Little Nightmares 2 : vos plus petites peurs deviendront de grands cauchemars

Qui n’a jamais tremblé de peur à un moment précis de sa vie ? Et cette peur vous a t-elle traumatisé au point qu’elle s’est transformée en cauchemar ? Osez dire le contraire, et venez jouer à Little Nightmares 2, dernière création horrifique de Bandai Namco et Tarsier Studios, sorti le 11 février sur consoles, PC et Stadia, offert gratuitement aux abonnés Stadia Pro. Jouant sur les émotions, l’épisode 2 de la série Little Nightmares s’articule autour de scènes traumatisantes que tout le monde connaît : l’école, la chasse, l’hôpital, la mort… Cette fois-ci, vous n’incarnez pas la jeune Six comme dans Little Nightmares 1 mais Mono, un frêle garçon piégé dans un monde très sombre par une sorte de tour, le mystère se dissipera au gré de votre avancement dans le jeu. Le duo doit surmonter, épreuve après épreuve, des énigmes, phases de plateformes, instants d’infiltration et de combat. Une aventure cauchemardesque qui fait honneur au premier Little Nightmares ? Éteignez les lumières pour plus d’immersion et plongeons ensemble dans la partie la plus sombre du pays des songes !

Une ambiance intrigante loin d’être Mono’tone

D’entrée de jeu, l’ambiance pesante et intrigante qui règne dans l’univers si typique des Little Nightmares se fait ressentir. Bien sûr, ne comptez pas sur le début du jeu pour vous expliquer le contexte ! En effet, vous n’aurez aucune information au départ : vous embarquez dans une aventure dépourvue de dialogues et de textes. Seule votre interprétation vous permettra de comprendre tous les détails de l’histoire. C’est une bonne idée, cela vous force à avoir une approche imaginative mais peut décourager certains joueurs qui n’arriveront pas à accrocher à cette idée. Les premiers moments de jeu permettent au joueur de découvrir Mono, un petit bonhomme avec un masque en carton, en proie aux transmissions inquiétantes d’une sorte de sombre tour, dont il est difficile de connaître les objectifs dès le début du jeu. On retrouve de nombreuses scènes qui rappellent ce mystère dont on découvrira toutes les pièces du puzzle au fil de l’aventure : cela permet de lier chaque chapitre à la trame principale du jeu.

Trop de télévision tue la télévision ?

Au début du jeu, il y a peu d’action : Mono semble se réveiller près d’une télévision (notez ce détail, notre héros en a développé une relation particulière), perdu en plein cœur d’une forêt. Nous voilà manette en main, prêt à faire face à ce monde qui se veut des plus cauchemardesques. Après quelques phases casse-tête, on apprend à assimiler les quelques spécificités des environnements comme la tridimensionnalité plus ou moins marquée selon les niveaux, grâce à de courts moments où on doit par exemple escalader des lits flottants dans les airs : tout est une question de précision.

Un début d’aventure inquiétant

Et puis d’un coup, on rencontre le premier habitant de cet étrange monde, qui lui n’a pas l’air enchanté de nous voir ! S’en suit une phase de fuite et on retombe en phase plus calme. Et ainsi de suite. C’est le fonctionnement de Little Nightmares 2, la structure des quatre chapitres reste la même : découverte d’un lieu, infiltration et énigmes, phase de poursuite, fin de la zone. Heureusement, chaque chapitre est varié en terme de level-design mais aussi par rapport aux interractions avec les environnements, les énigmes à résoudre, les ennemis… Ajoutez à cela des scènes bien marquantes, et vous avez un horror-game qui donne envie d’être joué. Mais au final, les petits cauchemars qu’on traverse ne sont-ils pas ceux de Mono ? Pourquoi les niveaux traversés semblent former une histoire ? Qui est l’homme du chapitre 4 ? Tellement de questions qui, je vous le garantis, trouveront une unique et même réponse, émouvante, à la fin du jeu.

Mystérieuse tour qui dominera notre aventure

Duo de choc aux portes d’un univers oppressant

Mono fait la rencontre de Six – l’héroïne à la capuche jaune de Little Nightmares 1 – très rapidement au début du jeu. Le duo traverse ensemble les différents niveaux de jeu et n’est séparé que très rarement. S’il est parfois difficile de comprendre ce que fait Six, on peut l’appeler en chuchotant. Très bien pensé, ce système permet d’avoir de l’aide pour des choses qu’on ne peut faire à deux comme soulever une grille trop lourde pour une seule personne ou bien escalader un muret trop haut pour notre petit bonhomme. Six pourra aussi attraper des objets au sol ce qui se révèle parfois très utile pour résoudre des énigmes ou pouvoir ouvrir une porte par exemple, le système est bien pensé et fonctionne plutôt bien même si parfois Six a du mal à exécuter ce que l’on veut qu’elle fasse. On se sent moins seul et plus en sécurité !

Mono et Six, la bonne paire !

Et puis parlons du level-design ! C’est l’un des atouts que Tarsier Studios met en avant à travers tout le jeu. En effet, comptez sur une diversité d’environnements, de bande-son et de musiques toutes aussi réussies les une que les autres : l’ambiance est diaboliquement oppressante. Les effets de lumières sont dynamiques et bien pensés en plus d’une production audio impeccable. Les bruits lourds et inquiétants émanant des lieux traversés renforcent l’immersion dans l’univers bien sombre de Little Nightmares 2. Les cris et les râles des antagonistes sont loin d’être difficiles à entendre tandis que la bande son rythmée par des motifs de boite à musique appuient l’innocence de Mono et Six. Difformes, les monstres qu’on rencontre au fil de l’histoire inspirent autant la crainte que le malaise. Ce malaise vous oppresse quasiment tout le temps, on ira même jusqu’à mettre un ourson en peluche dans un four crématoire pour le brûler vif et ainsi récupérer une clé : quelle scène épouvantable !!

Glauque et malsaine, quelle scène terrifiante !

Emotions en veux-tu, en voilà !

Little Nightmares 2 ne le cache pas : le jeu veut vous faire traverser de nombreuses scènes qui jouent beaucoup sur les émotions qu’elles susciteront sur le joueur. Même si la caméra sera systématiquement centrée sur Mono, vous pouvez la décaler légèrement afin de mieux observer l’environnement et donc prendre davantage de plaisir à parcourir les tableaux scénarisés sur tous leurs angles. Par exemple, le second chapitre vous fera visiter une école. A priori plutôt vide au premier regard mais elle s’avère en fait digne d’une maison d’horreur avec de vrais petits montres. On peut les rapprocher au comportement parfois monstrueux de certains enfants sur leurs camarades, comme on le voit dans certains mini-scènes du décor, avec deux enfants qui frappent un autre. D’autres thématiques très profondes et touchantes sont abordées dans le jeu, mais on vous laisse les découvrir par vous-même !

Comportements en milieu scolaire, de quoi donner matière à réflexion

Tout l’univers du jeu oppose des enfants littéralement hauts comme trois pommes à des adultes géants et monstrueux, qui ne manqueront pas de les dévorer à la moindre occasion, de même pour les décors, qui paraissent tellement grands vu du bas… Armez-vous de courage face à toute la peur que vous aurez ! Little Nightmares 2 vous met face à de véritables scènes cauchemardesques. Les boss sont terrifiants et certains vraiment durs : ne vous étonnez pas de mourir à plusieurs reprises, que ce soit à cause de la difficulté du jeu à prendre en main ou la précision qui est requise et qui parfois est difficile à appréhender.

Une dame de charme prête à vous croquer tout cru, un régal !

Plus de Six’ Enigmes à résoudre, de vrais challenges !

En revanche, là où la gamine au ciré jaune n’avait à sa disposition qu’une lampe torche dans le premier Little Nightmares, Mono peut manier des objets comme un bâton, une masse, une lampe, une télécommande et tous les objets des environnements bien sûr. Il n’y a pas d’inventaire, ces outils sont à ramasser dans chaque chapitre du jeu, rendant ainsi un système de progression plutôt linéaire : le bâton du début de jeu sert à déclencher les pièges de chasse à distance tandis que le troisième chapitre vous donnera une lampe utile pour figer sur place certaines créatures. Une fois quelques obstacles passés, Mono finit par perdre l’objet en question, qui ne lui sera plus d’aucune utilité pour la suite. Comme un sentiment de passage bref, un instant court dans la vie de Mono…

Quelques objets qui diversifient le gameplay

Malgré des phases de plateforme plutôt faciles, les casse-têtes environnementaux sont eux bien plus difficiles. Vous devrez souvent trouver des clés (on se demande parfois comment elles sont arrivées là…) et déverrouiller des portes qui entravent votre progression. Aussi, vous devrez résoudre des énigmes : certaines demanderont un peu de réflexion mais vos efforts seront récompensés par un succès en général. Dommage qu’il n’y ait pas de systèmes d’indices au bout de plusieurs heures passées sur une énigme, à vous de trouver la solution, pensez à bien observer tous les détails des décors qui donnent souvent des indications plus ou moins explicites sur la démarche à suivre pour résoudre l’énigme !

ON A AIMÉ
+ L’ambiance très réussie grâce au level-design
+ Les mouvements de caméra qui améliorent la mise en scène
+ Des secrets et items à récupérer qui rallongent la durée de vie du jeu
+ Une progression plutôt linéaire : objets, énigmes, combats…
+ La fin du jeu (et la fin secrète) extrêmement émouvante, les larmes couleront !

ON A MOINS AIMÉ
Quelques problèmes graphiques (collision, affichage d’ombres…)
Gestion de la profondeur parfois peu évidente

Une nouvelle fois, Tarsier Studios montrent qu’ils maîtrisent les scènes horrifiques ! Jeu d’horreur avec une ambiance de qualité, Little Nightmares 2 est loin de raconter de simples petits cauchemars. En se focalisant sur des scènes traumatisantes que tout le monde peut reconnaître telles que le harcèlement scolaire, la visite en hôpital ou bien encore la chasse d’animaux, le jeu vous ancre dans une ambiance dont il est difficile de s’échapper. Attention, il est difficile de cerner le fil conducteur du jeu dès le début, il faut atteindre la fin de l’aventure pour comprendre toute la profondeur narrative et franchement cela vaut le détour. Épatant, l’ultime chapitre ne vous laissera pas indifférent, quel coup théâtral émouvant ! Cette aventure au royaume des pires songes est prenante, très immersive grâce au level-design maîtrisé (décors, bande-son, lumières…), remplie d’énigmes et de phases de plateforme plus ou moins complexes, c’est très réussi ! Quelques imperfections en terme de maniabilité : il faudra vous habituer à mourir régulièrement. Le duo Mono-Six est très convaincant et mis en avant à travers les différentes scènes du jeu : la présence de Six nous rassure et lorsqu’on se sépare, on ressent un vrai manque et une sensation d’insécurité. Actuellement offert aux abonnés Stadia Pro, Little Nightmares 2 est à essayer : pour les plus téméraires, sachez que le jeu se finit en moins d’une dizaine d’heures. L’horreur n’attend plus que vous, éteignez la lumière et plongez dans les pires de vos petits cauchemars !

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