Peut-être avez-vous essayé Saints Row: The Third Remastered ou son successeur Saints Row IV: Relected si vous êtes abonnés au service Stadia Pro. Souvent associés à l’incontournable Grand Theft Auto (aka GTA) les jeux de la franchise sont de vrais défouloirs aussi surprenants dans leurs situations qu’amusants à jouer en multijoueur. Presque dix ans après sa sortie, Volition et DS Fishlabs proposent une sorte de reboot de « Saints Row » avec de belles promesses comme une totale refonte graphique, des fonctionnalités remises au goût de jour dans une nouvelle ville, des nouveaux personnages… Si on avait douté de l’arrivée du jeu sur Stadia à cause de l’absence de précommande, on avait eu la bonne surprise de le voir dans le Stadia Store ce 23 août ! Un reboot qui vaut vraiment le détour ?
Conditions du test : cette review a été réalisée grâce à un accès au jeu fourni par Google, on les remercie ! Nous avons pu essayer le jeu au clavier sur PC (Google Chrome), au Razer Kishi sur smartphone (Android 4G+) et soyons honnête, nous avons eu pas mal de bugs, voire beaucoup trop…
Suite à un problème d’accès à notre partie comme le bug de chargement infini (après le tutoriel ou au cours de votre partie, le jeu « charge à l’infini » pour la langue française -> bug résolu en date du 08/09/22 depuis la 1.1.4), nous avons pris un peu plus de temps que prévu pour réaliser notre review. Une partie du test (après le tutoriel) a donc été réalisé en anglais.
Famille des Saints vs Le Reste du Monde
Dès l’introduction de ce reboot, on est plongé dans la peau du « The Boss » qui sera notre protagoniste au cours de l’aventure, toujours accompagné d’Eli le comptable hipster, Kevin le DJ et Neenah la pilote. On apprend rapidement qu’on va devoir monter notre propre gang dans ce qui apparaît être un véritable empire du crime avec notamment d’autres bandes rivales. Au cours de l’aventure, on est forcé d’améliorer au maximum un certain nombre d’entreprises pour débloquer le palier suivant de l’empire, avec de nouvelles constructions, et surtout la suite de l’histoire… Il faudra donc passer par les missions annexes pour pouvoir récupérer assez d’argent (les $) en jeu. Si vous venez de jouer à Saints Row: The Third Remastered sur Stadia, vous ne serez pas perdus ! Découvrez plus de détails sur Saints Row dans notre article dédié au sujet.
Loin d’être une révolution technique en 2022…
Côté réalisation, Saints Row a une sorte de pâte graphique un peu cartoon avec des graphismes corrects mais sans s’en prendre plein les mirettes… Si la version Stadia est capable de pousser jusqu’à du 4K60 avec HDR (modes « Performances » ou « Haute Qualité » disponibles), il y a beaucoup – beaucoup trop – de clipping pendant la conduite par exemple. Notez aussi un certain flou de distance accentué par le flou cinétique qu’on recommande de désactiver pour éviter d’avoir cette sensation désagréable de bouillie de pixels ! Sans être particulièrement mémorable, le gameplay n’est pas non plus trop désagréable pour autant. Les gunfights sont très redondants même si les compétences acquises au cours de la progression sont sympas, on en fait vite le tour. Les courses-poursuites sont un peu plus marrantes à jouer… Comptez une quinzaine d’heures pour finir la campagne principale voire le double si vous faîtes toutes les activités annexes !
Santo Ileso : un monde ouvert coloré à découvrir
Dans cette ville colorée « Far West » il y a pas mal d’activités annexes à faire ! Autant en solo qu’en coopération. Comptez sur des missions originales comme le sympathique wingsuit, des sauvetages ou braquages, ou encore des livraisons en temps limité. Si dans la forme on peut croire qu’on va passer des dizaines d’heures à s’amuser, on a vite un sentiment de répétitivité qui s’installe… Dans l’ensemble, gagner de l’argent pour notre empire s’avère répétitif mais heureusement que les musiques de la playlist sont variées qu’on soit en véhicule, ou même à pied. Les quelques situations aléatoires dynamisent un peu l’exploration de la ville comme l’arrestation de bandits par les forces policières. Mais en général, le monde ouvert tant vanté côté marketing n’a rien d’un monde ouvert aussi riche que celui de Cyberpunk 2077 par exemple.
Une IA à la ramasse et des bugs à tout va
Si sur la technique, Saints Row a tout d’un open-world qui date du passé, cela se voit surtout au fur et à mesure des heures de jeu. Plus vous passerez du temps à Santo Ileso, plus vous remarquerez que le jeu est loin d’être parfait ! Entre les multiples murs invisibles qui apparaissent aléatoirement, l’IA qui est une des pires jamais vues dans un jeu aussi récent (même celles de chez Ubisoft sont plus réactives) et les PNJs qui sont stupides, il y a de quoi s’en tirer les cheveux. Par exemple, il suffit de stopper un véhicule avec une arme à feu, et soit le PNJ sort et se met à partir dans toutes les directions (complètement illogique) soit celui-ci restera parfaitement passif.
Personnalisation pour tous les genres, pour tous les goûts
Comme d’habitude chez Saints Row, on peut créer librement son personnage de la tête aux pieds ! S’il existe des dizaines de milliers de combinaisons possibles pour le style vestimentaire, vous pourrez aussi modifier votre inventaire autant que vous voudrez en terme d’armes, de gadgets et d’aptitudes en combat. Que ce soient le genre, le physique, la couleur de peau, et même la voix (tout a été entièrement doublé en anglais avec chacune des huit voix disponibles mais ce n’est pas facile à lire pendant les phases d’action par exemple…), tout est fait pour donner un sentiment de créer librement notre propre aventure. Par ailleurs, votre « Boss » est partageable à la communauté de joueurs ! C’est une excellente initiative : on peut visualiser toutes les créations des joueurs et les « télécharger » pour pouvoir l’incarner dans notre partie. Mais il faut payer quelques $ pour pouvoir bénéficier de chaque création… Notez surtout qu’on a essayé sans succès de transférer nos personnages créés sur la « The Boss Factory » sur PS5… Ce n’est pas possible pour Stadia visiblement, dommage !
ON A AIMÉ
+ Mode « Performances » ou « Haute Qualité » : du 4K60 avec HDR
+ L’aventure rebootée des Saints toujours aussi déjantée
+ Pas mal d’activités à faire en coopération jusqu’à deux joueurs
+ Large choix de personnalisation (véhicule, skins, armes…)
+ Publier et partager ses Boss à la communauté !
ON A MOINS AIMÉ
– Beaucoup de clipping notamment durant les séquences de conduite
– Stadia : pas de bonus de précommande, ni d’éditions Spéciales / Ultimate au lancement
– Impossible de lier Stadia à la « The Boss Factory » pour l’éditeur de personnages
– Malgré tous les efforts des développeurs, encore trop de bugs (collisions, spawns…)
– Un monde ouvert immersif mais qui manque parfois de consistance
– Des PNJs qui témoignent d’une IA vraiment à la ramasse…
Longtemps décrite comme une alternative plus libérée de la franchise Grand Theft Auto, les Saints Row reviennent en force cette année dans ce reboot du premier opus de la franchise. Si à sa sortie dans les années 2000, le titre avait su convaincre ce n’est pas vraiment le cas en 2022. Chacun des moments que vous passerez à Santo Ileso se voudra divertissant – surtout en coopération – mais l’expérience est généralement gâchée par quelques bugs et soucis techniques qui font tâche. Force est de constater qu’avec un gameplay déjanté mais qui ne prend pas de risques, il est difficile de recommander chaudement ce nouveau AAA qu’on attendait avec impatience sur Stadia. Si vous voulez vous amuser sans prise de tête, peut-être Saints Row est un bon choix ! Pour le reste, il n’innove pas vraiment… On espère que l’ajout de contenu supplémentaire via le Season Pass (actuellement absent de Stadia mais « qui sera disponible à la sortie des DLCs » selon les développeurs) apportera un peu plus de diversification au titre pour justifier son achat en 2022 ou peut-être un passage dans l’abonnement Stadia Pro…