Développé et édité par Q-Games, PixelJunk Raiders est un rogue-like 3D avec un univers qui s’ancre dans les bandes-dessinées de science-fiction des années 70. Vous aurez pour mission de sauver une planète d’une invasion extra-terrestre avec tout un arsenal à votre disposition. La franchise PixelJunk existe depuis de nombreuses années et quelle fut la surprise de voir que le prochain titre avait été évalué uniquement sur Stadia. Et Google nous l’a confirmé la semaine dernière : ce nouvel opus est bien exclusif à leur plateforme de cloud gaming ! À noter que d’ailleurs que PixelJunk Raiders ne porte pas les couleurs de Stadia Games and Entertainment. Disponible à 19.99€ ou bien gratuitement pour les abonnés Stadia Pro, le jeu utilise la fonctionnalité State Share qui permet de partager sa partie à n’importe quel joueur possédant le jeu. Que vaut donc cette nouvelle exclusivité Stadia ?
Ce test est réalisé avec une version « early access » fourni par les développeurs du jeu. Merci à Google et LU6.1 (merci Julie) pour nous avoir permis de tester le jeu en avant-première !
Tantal et ses Tantalliens, une planète à sauver : gare à la Tantalgie !
PixelJunk Raiders vous met dans la peau d’un humain qui se réveille d’un long sommeil cryogénique pour une mission urgente confiée par la Fédération Interstellaire. Comme expliqué dans les premières cinématiques du début de jeu, votre objectif est de défendre la planète Tantal d’une attaque d’aliens qui veulent siphonner la force vitale des habitants de la planète. Vous devrez donc assurer la protection de la planète à travers des missions diverses et variées. Par exemple, les premières missions du jeu sont des missions de sauvetage où vous devrez trouver et sauver plusieurs habitants de la planète des griffes de féroces aliens. Un scénario peu original dans l’ensemble mais dont certains aspects sont intrigants : qui sont ces aliens et pourquoi veulent-ils envahir Tantal ?
Dans cette aventure, vous n’êtes pas seul ! Vous serez accompagné d’un acolyte à la voix robotisée qui est l’IA embarquée à bord de votre vaisseau. Comme souvent dans ce genre de jeu, cette IA sert principalement à vous donner des explications sur l’environnement, les armes ou bien encore à commenter vos parties. Très habilement présentés, les tutoriels vous mettront en confiance : les directives données par votre acolyte sont claires et se révèlent très utiles pour commencer le jeu et bien l’appréhender. Les ennemis qu’on rencontre dans les premières missions sont très faciles, de quoi vous laisser le temps de maîtriser les bases de combat.
Une aventure nostalgique de la science-fiction des années 70
On ne va pas vous le cacher, PixelJunk Raiders est magnifique d’un point de vue artistique ! Q-Games a réalisé de jolis décors qui se rapprochent d’un aspect cartoonesque qu’on retrouve dans les BD de science fiction des années 70 avec une forte inspiration des créations de Mœbius ! La bande-son est rythmée et vous plonge dans une atmosphère « techno » vraiment très réussie. Les décors sont immersifs : on se sent bien sur une planète désertique avec une invasion d’aliens sur les bras. Et quoi de mieux que de visiter Tantal avec un véhicule ? Raté, il n’y en a pas ! Vous devrez utiliser vos jambes pour parcourir les vastes étendues qui s’offrent à vous. En dehors de la course à pieds, vous pouvez faire des « méga-jump » qui permettent de parcourir rapidement une grande distance. On regrette un peu le temps de chargement assez long pour cette capacité.
Votre aventure se déroulera à travers une série de niveaux générés procéduralement. Chaque partie sera différente, mécanique qu’on avait déjà vu sur EVERSPACE par exemple. Certains ne l’apprécieront pas, pour notre part, nous avons été convaincus ! On a beaucoup aimé cette sensation de visiter un pan différent de la planète Tantal à chaque partie de jeu. Cependant, on se sent parfois perdu ! On a bien une carte mais toutes les zones d’intérêt comme les citadelles sont cachées. D’une certaine façon, on est poussé à explorer de notre coté chaque recoin de la carte, c’est une bonne chose pour les explorateurs en herbe ! Par exemple, lorsqu’on voit de la fumée au loin, on a envie de découvrir quels secrets y sont cachés, et quelle heureuse surprise de tomber sur un trésor !
L’exploration à la sauce rogue-like, avec un brin de tower-defense
PixelJunk Raiders est bel et bien un rogue-like, on le sent dès notre première mort : perdre tout son équipement et recommencer avec un autre avatar, quel plaisir ! Vous avez droit à trois morts maximum avant d’échouer à une mission. La mort ne vous enlève que vos équipements, vos empreintes et bonus ainsi que les axontium, la monnaie du jeu, qui vous permet d’acheter des plans et d’ouvrir des coffres. Un rogue-like reste un rogue-like, vous allez devoir apprendre à mourir et recommencer une mission plusieurs fois, il faudra penser à être vigilant et observer la situation, au risque de mourir encore une fois ! Petit à petit, l’IA à la voix robotisée qui vous assiste, vous aidera de moins en moins et vous serez confronté à d’avantage d’ennemis plus forts les uns que les autres.
Il y a aussi quelques mécaniques de « tower-défense » dans PixelJunk notamment avec la possibilité de poser des tourelles, mines, pièges électriques mais aussi plateformes de saut, bloc de garde et on est loin d’avoir fait tout le tour. Sachez que chaque équipement a un niveau de rareté. Pour poser un équipement au sol, il vous faut son plan : ce sont les empreintes. Il y a de nombreux mercenaires dispersés sur toute la planète qui construiront des pièges pour vous. En somme, vous n’avez pas besoin d’utiliser d’armes ! Vous pouvez utiliser les empreintes à votre disposition pour régler leur compte à vos ennemis : cette possibilité apporte vraiment du changement par rapport à l’épée/bouclier, c’est original et bien intégré, les ennemis font moins les malins, les pièges sont très utiles ! Il y aura même des défenses ennemies qui vous attendront à certains moments, vous devrez les désactiver et vous pourrez les pirater !
Votre système de navigation, le SYRIX 1200 sert de hub principal. Il vous permet de choisir les missions, les équipements, les empreinte, les modificateurs d’ADN (qui permet de modifier vos statistiques comme la modification Escaladeur qui booste les statistiques de sauts de 40%), de carte et vous donnera de nombreuses informations sur les ennemis, les armes et diverses astuces qui vous seront enseignées au fur et à mesure de votre progression. Le jeu vous permet aussi de naviguer vers des missions que vous pouvez choisir vous-même en mettant des séquences de mots dans un ordre : ce sont les « mnémoniques », un moyen utile pour choisir aléatoirement quelle mission faire.
Bien armés vous devrez être, pour pouvoir progresser
Les premières missions du jeu consistent à sauver tous les tantalliens. Dès que vous avez sauvé tous les tantalliens d’une zone, le vaisseau mère qui siphonnait leur énergie vitale finit par s’écraser. En mourant, le vaisseau alien laisse s’échapper son noyau qui vous permet de récupérer toute votre vie et un bon petit paquet d’axontium, une façon très réussie de récompenser vos efforts et d’éviter de mourir si vous êtes à court de vie ! Une fois tous les tantalliens sauvés, un portail apparaît et vous redirigera vers votre vaisseau : « VICTOIRE » !! Le système évaluera alors vos performances et vous donnera plus ou moins de crédits selon ce que vous avez récupéré lors de votre mission.
PixelJunk Raiders vous obligera à vous surpasser, ici pas de système de difficulté, tout le monde sera logé à la même enseigne ! C’est bien dommage car ce n’est pas un jeu forcément adapté à tous de ce fait. Votre vie sera limitée et les aliens vous feront très mal au début, environ trois coups et ce sera la mort ! Heureusement, on peut améliorer sa vie ou bien encore se soigner en combat grâce aux fumées curatives par exemple, qu’on peut débloquer via son empreinte. En combat, esquiver ou faire un « méga-saut » use de l’endurance appelé « PE » : il faut surveiller cette jauge et y faire attention, au risque de ne rien pouvoir faire en combat. Enfin plus vous sauverez de Tantalliens, plus vous monterez rapidement de niveau dans le « Primes à Contrat » une sorte de « passe de combat » à durée limitée où chaque palier vous donnera de nouveaux objets ou cosmétiques… Bonne idée selon nous, le joueur est incité à revenir souvent en jeu s’il veut compléter tous les paliers des contrats.
Sur Tantal, vous pouvez aussi trouver des tours qu’il faudra activer pour repousser les vagues d’ennemis. Et vous en aurez besoin, car attention vos armes ont toutes une durabilité et finissent par se casser. Se battre aux poings contre un boss n’est pas une bonne idée… On peut aussi améliorer son statut grâce aux artefacts répartis sur la map et ainsi monter en compétences dans certains domaines (double saut, vitesse de déplacement améliorés…).
Combattre toujours plus d’ennemis à la « Dark-Souls »
Si vous préférez l’aspect à la « Dark Souls » des combats, vous serez servi ! Pas de magie ici mais des armes variées dont beaucoup au corps à corps mais certaines très puissantes à distance comme le catalyseur quantique, une arme surpuissante mais qui ne s’utilise qu’après avoir récupéré un nombre suffisant d’âmes. Le système de combat est très bien pensé, pour les joueurs manette, les boutons L2/R2 vous permettront de manier les deux mains du personnage. Et oui deux armes maximum, à vous de choisir la façon de vous battre la plus adaptée : double attaque, attaque/defense, arme à deux mains…
Les ennemis se comptent par centaines dans le jeu mais le nombre d’espèces se compte sur le bout des doigts. Ceci dit, les attaques de ces aliens sont variées et certaines vous surprendront plus d’une fois ! En effet, au début du jeu vous rencontrez surtout des aliens axés sur le corps à corps tandis que les missions suivantes vous obligeront à vous concentrer sur l’esquive pour pouvoir éviter les tirs ennemis à distance ou bien d’immenses vers spatiaux qui sortent de terre… L’ambiance est clairement réussie même si le bestiaire se limite un peu trop à notre goût. Pas de panique si vous êtes perdus dans toutes les espèces d’aliens possibles, n’oubliez pas qu’un codex est à votre disposition dans le menu !
Partagez vos parties grâce au State Share !
Nous n’avons pas pu essayer le State Share avec la version « early » en notre possession mais nous mettrons à jour ce test dès que nous l’aurons essayé en long, en large et en travers avec les membres de notre Discord ! On a quand même vu des notions de State Share sur nos équipements par exemple nos armes, ce qui nous laisse croire qu’ils seront bel et bien partagés avec le State Share ! On peut aussi jouer les parties de nos amis en voyant leur fantôme ce qui correspond à du multijoueur asynchrone. Pour plus de précisions sur le State Share, n’hésitez pas à consulter le communiqué de Google sur PixelJunk Raiders.
MaJ 07/03 : le State Share est vraiment bon ! Très utile pour commencer des niveaux avec des armes déposés par les joueurs, une sorte de multijoueur asynchrone ! Par exemple, vous pouvez essayer celui-ci qui vous permet de commencer une mission avec plein d’armes. Chaque joueur qui a déposé son arme est un joueur qui a essayé le State Share (on voit son fantôme) et vous pouvez vous aussi ajouter votre pierre à l’édifice et laisser un emote pour signer votre passage par exemple. Vous pouvez participer au partage de State Share via ce Google Forms créé par les communautés Stadia !
ON A AIMÉ
+ Une direction artistique immersive et très réussie (pâte graphique, bande-son « techno »…)
+ La génération procédurale des niveaux apporte de la nouveauté à chaque partie
+ Ce sentiment de liberté que procure la taille des niveaux et le système de déplacement
+ Un arsenal plutôt varié et système de loot plutôt réussi
+ Difficulté croissante et mort punitive : du challenge rogue-like !
+ Des améliorations pour vos avatars : compétences, cosmétiques, empreintes…
+ Les contrats de prime qui ajoutent du challenge quotidien !
+ Le State Share élargit le gameplay : coopération joueurs-joueurs…
ON A MOINS AIMÉ
– « Die and retry » peut se montrer parfois bien frustrant et punitif
– Une certaine répétitivité s’installe au fil des parties, du moins au début du jeu
– Déplacements et mouvements de caméra un peu rigides
– L’IA est plutôt simple et réagit de façon séquentielle
– Le déséquilibre niveau dégâts reçus et dégâts infligés
Entre ambiance inspirée des créations science-fictives de Mœbius et d’un système de combat à la « Dark-Souls », PixelJunk Raiders va vous émerveiller les premières heures de jeu : il est prenant et donne envie d’avancer dans la découverte de cette belle planète désertique qu’est Tantal. Chaque mission vous envoie dans un niveau plus ou moins grand et le fait d’être à pied renforce un certain sentiment de liberté. Les combats sont peu dynamiques au début mais changent complètement d’envergure au fur et à mesure de votre progression. Le système d’esquive est plutôt facile à prendre en main même si on trouve qu’il y a un certain déséquilibre au niveau des dégâts infligés/reçus. Néanmoins, après sept heures de jeu, on a un étrange goût de répétitivité qui commence à naître étant donné que les premières missions sont toutes les mêmes : du sauvetage. Fort heureusement, ce sentiment s’en est allé au fil de nos sessions notamment grâce au State Share qui ajoute une nouvelle dimension de partage et de coopération entre tous les joueurs Stadia ! PixelJunk Raiders est une bonne surprise mais attention, le jeu est loin d’être accessible pour tout le monde au vu des mécaniques « Die And Retry » qui risquent d’en frustrer plus d’un. Au moment où sont écrites ces lignes, le titre de Q-Games est disponible gratuitement pour les abonnés Stadia Pro et au prix de 19.99€ sur le store Stadia, on vous recommande donc d’aller essayer cette exclusivité Stadia !