Outriders : une démo pleine de promesses… et de questions

Il y a quelques mois, Stadia Fr avait eu la chance de pouvoir s’entretenir avec People Can Fly, les développeurs d’Outriders et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont de l’expérience en matière de jeux de tir et d’action bien nerveux. Après avoir fait leurs preuves sur des licences comme Gears of War, Bulletstorm ou Fortnite, les polonais ont très vite cristallisés beaucoup d’attente lorsqu’ils annoncé travailler sur un nouveau AAA édité par Square Enix. Mais maintenant qu’ils sont aux commandes de leur propre licence, à quoi peut-on s’attendre concrètement lorsque le titre sera disponible à partir du 1er avril ? Voici notre avis ci-dessous, après une dizaine d’heures passées sur la planète Enoch.

Cette preview a été réalisée sur PS5 grâce à la version de démonstration disponible sur certaines plateformes depuis le 25 février.

Nous sommes au 22ème siècle et notre planète est devenue invivable. N’ayant aucun autre recours que de chercher un nouvel espoir dans l’espace, l’humanité a découvert une planète propice à la vie humaine du nom d’Enoch. Après un voyage de 83 ans, votre vaisseau arrive enfin aux abords de cette terre promise. Vous êtes un Outrider, un membre d’élite spécial dont la mission est d’atterrir sur Enoch en premier afin de récupérer les données récoltées par la balise, cruciales à la future colonisation de la planète. Mais c’est à ce moment-là que votre groupe d’intervention a rencontré l’Anomalie, une tempête d’origine inconnue qui l’a presque totalement décimé.

L’une des balises envoyées sur Enoch, peu de temps avant l’apparition de l’Anomalie…

Trente années supplémentaires se sont écoulées après votre cryogénisation forcée, seul moyen de vous sauver d’une mort certaine. Mais entre temps, les colons ont été sortis de leur stase, ont atterri sur cette terre peu hospitalière et ont été livrés à eux-mêmes, devant faire face à des monstres sanguinaires tout droit sortis de l’Anomalie. Confronté à cette dure réalité, vous allez très vite retrouver la trace de certains de vos anciens compagnons et, grâce à vos nouveaux pouvoirs, devenir peut-être leur unique chance de salut.

Outriders est donc un TPS (jeu de tir à la troisième personne) qui rentre dans la catégorie des “shooter looter“ comme Destiny, à savoir que vous allez tirer (beaucoup) et looter (encore plus). Plus sérieusement, il s’agit d’un jeu d’action qui met l’accent sur de l’action frénétique et la recherche constante d’un meilleur équipement pour vous améliorer. Dans les faits, il faut avouer que la recette fonctionne plutôt bien. Même si celle-ci est maintenant usée jusqu’à la moelle, certains échouent parfois malheureusement à l’exercice (une petite pensée pour Anthem, petit ange parti trop tôt) mais Outriders semble bénéficier de toutes les qualités nécessaires sans en avoir les défauts préjudiciables.

La comparaison avec les titres sus-nommés s’arrête là car Outriders n’est pas un jeu “as a service“, ni même un jeu en ligne voué à être joué sur le long terme. C’est un jeu solo, jouable en coop, dont l’aventure dispose d’une fin bien établie. Et même s’il est possible de faire durer le plaisir plus longtemps une fois l’histoire principale terminée grâce à un contenu post-game conséquent, vos pérégrinations sur Enoch s’achèveront bel et bien un jour – People Can Fly n’exclut cependant pas la possibilité d’éventuelles histoires additionnelles si le jeu rencontre le succès escompté.

Pourtant, cette version de démo nous en montre des défauts. Un peu à la manière de ces colons qui ont débarqué sur Enoch pour y découvrir finalement un enfer, nous découvrons un jeu qu’on imaginait être le AAA étalon du genre pour découvrir, en réalité, un jeu un peu dépassé techniquement. Graphiquement, déjà, le titre de People Can Fly ne casse pas trois pattes à un canard. L’ensemble paraît daté avec des animations assez sommaires et de nombreuses coupures et petits temps de chargement qui cassent l’immersion. La faute aussi à une direction artistique qui semble relativement générique. Pourtant, on le sait, le jeu a beaucoup à nous montrer. Mais dans le cadre de cette démo, en tout cas, on reste dans des environnements sans véritable identité.

Une identité qu’on a du mal à appréhender aussi du point de vue de la mise en scène – celle-ci a du être oubliée sur Terre – et sur le plan sonore. En cause notamment, le doublage (en ce qui concerne la VF en tout cas) qui lorgne du côté du bon vieux “nanar“ avec certaines voix un peu surjouées. Oui, mon colonel. Difficile aussi de se projeter dans ce que l’histoire pourrait nous proposer au-delà de ce prologue et de ce premier chapitre. Pour le moment, on a surtout peur d’être confronté à un récit somme toute classique. Toutefois, on a envie d’aller plus loin et de voir ce que le jeu nous réserve au cours de ce voyage. C’est peut-être là le principal, d’ailleurs.

Mais qu’en est-il, surtout, du gameplay ? Grâce à l’Anomalie, votre Outrider a obtenu des pouvoir surhumains. Ceux-ci sont répartis en quatre classes et il vous faudra en choisir une seule sans pouvoir revenir sur cette décision. Opterez-vous pour le Pyromancien, capable d’utiliser l’énergie volcanique ou l’Illusionniste qui peut manipuler l’espace-temps et surprendre ses ennemis ? Pourquoi pas choisir le Ravageur et sa force brute issue de la terre ou le Technomage, le plus polyvalent grâce à sa maîtrise de la technologie ? Corps à corps ou distance, attaque pure ou support, il y en a pour tous les goûts et force est de constater que chacune de ces classes est intéressante et fun à jouer.

Chaque classe dispose d’un arbre de compétences unique et de trois voies possibles vers lesquelles s’engager

En apparence, le titre ne semble pas révolutionner nos habitudes. Qu’à cela ne tienne, une fois dans le feu de l’action, vous allez très vite vous rendre compte que les combats dans Outriders ne font pas dans la subtilité et que même si sur le papier, on nous laisse entendre qu’il existe certains rôles classiques comme le tank ou le soigneur, toutes les classes sont abonnées à la même enseigne : celle de l’action effrénée. Bien sûr, la démo ne permet que d’apercevoir la surface de l’iceberg donc on ne peut se prononcer que sur ce qu’on a vu de nos propres yeux. Chaque spécialité possède un imposant arbre de compétences qui permettra à chacun d’entre vous d’affiner sa façon de jouer. En tout cas, les promesses sont respectées : le jeu est assez bourrin et l’IA n’est pas en reste. Elle n’hésite pas à vous contourner pour vous mettre des bâtons dans les roues ou à venir vous titiller de près.

En ce qui concerne le loot, le nerf de la guerre, la démo permet de se rendre compte de deux choses : d’une part, que la gestion des récompenses que vous obtenez semble relativement équilibrée – ce qui est un excellent point dans ce genre de jeu, et d’autre part, qu’Outriders ne réinvente rien. Ainsi, vos armes et tenues sont affiliées à un certain niveau de qualité allant jusqu’à Légendaire et en plus des bonus de statistiques qu’elles offrent, elles peuvent être associées à des perks particulières. On appréciera aussi que l’équipement modifie le look de votre personnage. Autant dire que vous allez consacrer de nombreuses heures de farm pour obtenir l’équipement de vos rêves surtout que la difficulté s’adapte en permanence à votre façon de jouer pour vous proposer un défi constant.

Les Niveaux de Monde (World Tier), système déjà connu mais utilisé intelligemment dans Outriders

Comme dans d’autres jeux du genre, à l’instar de The Division 2, il existe un concept qu’on appelle le « Niveau de monde“. Ce dernier permet de définir la difficulté du jeu, la rareté des loots que vous obtenez et bien d’autres critères. Ce qui est original avec Outriders, c’est qu’il dispose d’une gestion automatique et dynamique de ce niveau de monde par l’intermédiaire d’une jauge qui se remplit toute seule au fur et à mesure que vous progressez sans subir d’échec. Si vous parvenez à survivre suffisamment longtemps, le jeu estime que la difficulté n’est pas assez haute pour vous et vous passe alors dans le niveau de monde supérieur. En cas de mort, cette jauge se réinitialise. À tout moment, vous pouvez également définir manuellement le niveau de votre choix si le jeu vous semble trop difficile ou si vous recherchez un défi plus corsé.

Enfin, à noter que la démo permet à tout moment de se “déplacer“ dans l’histoire afin, notamment, de pouvoir refaire certaines missions. Un système qu’on ne voit pas souvent dans un jeu vidéo mais étant donné que l’épopée de notre Outrider est un voyage de non-retour et s’annonce, de fait, assez linéaire, c’est en effet le seul moyen de pouvoir retourner dans certains endroits pour les explorer plus en profondeur ou chercher un équipement particulier, alors qu’en théorie notre “caravane“ a déjà déplacé son point de chute ailleurs sur la planète. Mais au moins, pas de craintes d’avoir loupé un donjon caché ou certaines récompenses, on sera libre d’explorer comme bon nous semble le monde qui nous entoure et ce, peu importe l’étape du voyage à laquelle nous sommes rendu.

ON A AIMÉ
+
Un système de combat nerveux et amusant
+ La gestion du loot est équilibrée et efficace, on ne farm pas pour rien
+ La démo donne un excellent aperçu de la boucle de gameplay

ON A MOINS AIMÉ
Un jeu techniquement daté par rapport à la concurrence
L’univers manque de personnalité mais malgré tout, l’ensemble fait mouche
Le prologue et le premier chapitre n’étaient peut-être pas la meilleure entrée en la matière
Pas mal de bugs dans cette version qu’on espère absent de la version finale

Il est toujours difficile de se prononcer sur une version de démonstration car souvent, le ressenti est différent une fois le jeu final entre nos mains. Pourtant, il faut être honnête : cette démo nous a un peu déçu, mais peut-être parce-que nos attentes étaient trop élevées. Attention, nous ne sommes pas refroidis pour autant, bien au contraire car malgré les défauts apparents du titre de People Can Fly, la promesse d’une aventure narrative épique soutenue par un gameplay nerveux semble respectée. Oui, le jeu ne sera pas le plus beau de sa génération et ne révolutionnera pas non plus le genre. Pourtant, ce mélange entre Destiny, Mass Effect et Gears of War, avec même un petite touche d’Anthem par moments, semble très bien fonctionner, notamment grâce à quelques originalités dans ses concepts. Au final, il se pourrait donc bien que ce Outriders devienne l’un de nos plaisirs coupables de 2021. Verdict complet sur notre blog à partir du 1er avril.

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