Plus habitué aux jeux mobiles, FireArts Games fait son entrée sur les consoles de salon et sur Stadia avec TOHU, un “point & click“ truffé d’énigmes somme toute classique mais qui se démarque par une direction artistique de haut niveau.
C’est l’histoire d’une lueur inconnue et mystérieuse qui arrive pour semer la destruction dans le monde des planètes-poissons et d’une fillette chargée de réparer le moteur sacré pour restaurer l’ordre. L’intrigue et le scénario de ce TOHU tient ainsi en seulement quelques lignes. De l’histoire de cette fillette ou des motivations profondes de cette lueur, vous n’en saurez rien. Le jeu se veut en effet volontairement très minimaliste dans son scénario, avec seulement quelques cinématiques sur fond noir entre les tableaux et quelques PNJ qui possèdent au maximum quatre lignes de dialogues pour vous expliquer les enjeux de ce monde.
Peu bavard, TOHU fait plutôt la part belle aux énigmes en enchainant les tableaux. Avec votre fillette, vous allez naviguer au gré des différentes planètes-poissons pour relever des challenges de plus en plus compliqués. Point & Click oblige, vous allez passer une partie de votre temps à fouiller les décors à la recherche de pièces à assembler ou de passages à explorer. Pendant votre aventure, vous pourrez, à votre guise, vous transformer en Cubus, votre alter-égo robotique, qui peut soulever des charges lourdes ou dégager un chemin tortueux.
La difficulté des énigmes proposées se veut assez graduelle, avec de petits puzzles simples pour vous échauffer et une fin du jeu qui fait quelque peu chauffer les neurones. Cependant, il est possible à tout moment de pouvoir bénéficier d’un peu d’aide après avoir résolu un petit mini-jeu afin de vous mettra sur le bon chemin.
Variés, les casse-têtes proposés sont cependant assez classiques. Résolution de puzzles, de labyrinthes ou recherche de bonnes combinaisons, TOHU n’innove pas vraiment dans les défis proposés. Le rythme, composé d’enchainements de deux ou trois tableaux, permet cependant de compenser ce manque d’originalité par un nombre conséquent d’énigmes proposées. Cependant, si les premiers paquets de niveaux sont enthousiasmants, très vite le jeu devient linéaire avec une structure toujours calquée sur des éléments disséminés entre plusieurs tableaux. Cette construction, si elle est plutôt adaptée aux jeux mobiles, permettant ainsi une “récompense” pour de courtes sessions, peut devenir lassante sur des sessions de jeux prolongées.
Bien que la souris soit le périphérique naturel de ce genre d’aventure, la manette reste un support tout à fait jouable pour boucler le jeu. Cependant, certains passages demandant un peu de précision ou de viser, sont parfois quelque peu laborieux à la manette mais rien d’insurmontable pour autant.
Une direction artistique aux petits oignons
Si TOHU ne fait pas vraiment la différence sur son gameplay, sa direction artistique par contre est particulièrement soignée et agréable à l’oeil. Composée de décors entièrement dessinés à la main, l’univers bariolé est une véritable réussite.
Les niveaux fourmillent de petits détails à chercher, d’interactions amusantes ou somptueuses. Le travail sur les avant-plans et arrière-plans permet de rendre l’image particulièrement fournie visuellement, sans pour autant la rendre illisible ou gênante pour certaines énigmes. En multipliant les allers-retours entre les tableaux, on se surprendra à remarquer un détail qui était sous nos yeux depuis le début mais que l’on ne remarque qu’après plusieurs passages, tant les décors sont généreux en illustrations.
Cet univers bariolé s’accompagne d’une bande-son apaisante composée par Christopher Larkin, connu et récompensé pour son travail sur Hollow Knight. Jamais ennuyante, elle participe à l’atmosphère cartoon du jeu. Vous pouvez d’ailleurs en écouter un extrait dans l’un des épisodes de notre chronique “Les oreilles dans le nuage“. Ces musiques vous accompagneront pour une courte durée : l’aventure tient entre cinq à sept heures de jeu, une durée de vie tout à fait acceptable pour le prix et le genre du jeu. Ne comptez pas dépasser les dix heures pour un 100%. La rejouabilité est en effet assez limitée, seuls quelques collectibles et succès aux objectifs bien précis viendront rallonger une éventuelle deuxième partie.
ON A AIMÉ
+ Une direction artistique soignée avec des tableaux entièrement dessinés à la main
+ La difficulté, correctement proportionnée, qui saura vous challenger sans vous mettre en échec
+ Un jeu fourni en matière d’énigmes
ON A MOINS AIMÉ
– Les énigmes deviennent répétitives à force
– Un gameplay manette parfois imprécis
En somme, TOHU est une belle aventure. Si sa construction peut devenir répétitive sur de longues sessions, l’univers développé par FireArts Games est aussi apaisant que mystérieux. Sans jamais mettre le joueur en échec, l’aventure propose un challenge bien dosé avec certaines énigmes qui sauront vous retenir un peu. On a plaisir à avancer dans l’aventure et découvrir l’ensemble des planètes-poissons, toutes plus originales les unes que les autres.