EVERSPACE : survivre seul contre tous, perdu dans les étoiles…

L’espace fait toujours rêver, c’est beau, magnifique et envoûtant n’est-ce pas ? On pourrait le croire vide mais détrompez-vous, de puissantes organisations se combattent pour dominer la galaxie. ROCKFISH Games nous propose de rejoindre le combat dans EVERSPACE, shooter spatial de grande renommée sorti en 2017. Si on pouvait résumer le jeu à un slogan, ce serait certainement celui-ci : « explorez, combattez, mourrez. Et recommencez ! » En effet, le shooter spatial s’associe à des mécaniques de rogue-like « die and retry » . Très réussi graphiquement, le jeu recevra très bientôt une MaJ graphique avec 4K intégrée. Entre combats, tactiques stratégiques, exploration, commerce, fabrication et loot d’armes, EVERSPACE a t-il de quoi combler tout fan de simulation/combat spatial ?

Retrouver la mémoire et survivre à la guerre qui fait rage

Dès le début, EVERSPACE vous plonge dans des cinématiques qui révèlent le fil conducteur de l’aventure. On découvre qu’on incarne un pilote amnésique et qui ne se souvient que de très peu de choses sur son passé. On est vite amené à décoller et prendre les commandes du vaisseau. Un seul but en tête : retrouver la mémoire. Une mission plutôt classique mais qui va permettre au joueur d’en apprendre plus sur l’univers d’EVERSPACE ? En tout cas, le contexte du jeu est placé et donne vraiment envie d’en savoir plus. Lors de votre premier passage dans un nouveau secteur, le pilote qu’on incarne aura des flashbacks de son passé, dévoilant peu à peu les détails sur le scénario, ce qui permet d’éviter la répétitivité.

Des flashbacks utiles pour comprendre qui on incarne

Soyons clairs, on comprend très vite qui sont nos ennemis : si vous voyez un point rouge se diriger vers vous, ce n’est pas le Père Noël qui vient vous offrir un joli cadeau, plutôt un ennemi prêt à vous abattre. Dès le début, on rencontre deux des Factions du jeu, qui nous prennent en chasse immédiatement, il s’agit bien sûr des Okkar et Hors-la-loi. Pour faire simple, on peut résumer les Factions ainsi :

  • Les Okkar : race reptilienne qui cherche à dominer la galaxie. En guerre contre les Coloniaux, traquent les Hors-la-loi et vous prennent en chasse dès qu’il vous voient. Leurs flottes sont bien équipées (drones scan/boucliers, corvettes…). Attention, les Forces Okkar savent faire des warps.
  • Les Hors-la-loi : rassemblement de pirates d’anciens clan issus de la guerre Okkar-Coloniaux. Vous en croiserez très souvent mais peu redoutables, sauf en gros groupes. S’attaquent très souvent aux Okkar dès qu’ils en détectent ou directement à vous. Ont de nombreuses bases et renforts.
  • Les Coloniaux : utilise le clonage pour s’étendre et gagner la guerre contre les Okkar. Vous trouverez quelques bases coloniales et anciens clones encore actifs, souvent hostiles et qui vous attaqueront.
  • Grady & Brunt Prospects : corporation minière galactique avec bases, éclaireurs et vaisseaux-cargos. Neutres envers le joueur mais vous attaqueront si vous décidez d’engager le feu sur leurs propriétés. S’attaquent aux Okkar et Hors-la-loi, de quoi vous aider dans vos combats.
  • Les Anciens : race mystérieuse composée d’énergie sombre. Autrefois puissante, aujourd’hui en ruine, cette civilisation est un mystère qu’on rencontre dans les derniers secteurs à visiter.

Bien sûr, à vous de prendre en compte les cinq Factions et d’utiliser leurs particularités à votre avantage : attirez un groupe d’Okkar vers un entrepôt minier G&B pour que les éclaireurs et défenses G&B vous viennent en aide ! Un beau spectacle d’échanges de tirs mortels à regarder, sans obligation d’intervenir.

Les Factions neutres vous aideront en combat !

Et vous êtes loin d’être seul dans ce combat. Hive, votre I.A d’assistance de bord, viendra régulièrement apporter ses lumières sur votre environnement : explications sur qui sont les forces présentes dans le secteur, détails sur les infrastructures minières G&B, avertissements sur les dangers naturels, détails narratifs à chaque partie, bref une aide indispensable, qui non seulement guide le joueur mais aussi permet de se sentir moins seul dans ce vide sidéral, une façon très réussie et immersive d’aider le joueur ! Il arrive même que votre assistant se prête à l’humour et vous donne des conseils sur vos approches de combat et sur vos chances de remporter une bataille, amusant !

L’aide de bord qui se montre bien précieuse

L’espace est vaste, magnifique et rempli de surprises

EVERSPACE se base sur une génération procédurale de « niveaux » à explorer, et cela évite d’avoir la désagréable sensation de jouer toujours la même chose. Vous retrouverez souvent les mêmes flottes ennemies mais les environnements sont totalement différents à chaque partie. Très réussis graphiquement, ils sont très immersifs et vous surprendront régulièrement grâce à la présence de nombreux dangers naturels comme des orages cosmiques, des trous noir… Vous avez un mode photo à votre disposition pour prendre en photo vos plus beaux moments dans le vide sidéral. Dommage qu’il soit limité, on ne peut que modifier l’angle de la caméra et son orientation. Ceci dit, les environnements sont tellement magnifiques et impressionnants que ce détail n’est pas si dérangeant. Pour un meilleur confort, vous pouvez changer de vue : la vue à la première personne est plus que réussi, les détails du cockpit très travaillés, on est vraiment dans la peau d’un combattant aérospatial.

Environnements juste… sublimes !

L’aléatoire rend aussi vos parties toutes aussi originales les unes des autres ! Selon la difficulté choisie (facile, normale, difficile), vous aurez différents scénarios qui s’activeront à l’entrée de votre vaisseau dans une zone. Par exemple, il est fréquent de rencontrer un perturbateur de saut lumière, qu’il faudra « hacker » pour pouvoir faire un saut lumière. Aussi, des dangers naturels peuvent désactiver vos équipements de bord comme les capteurs de reconnaissance. Au final, c’est ce système de fonctionnement aléatoire qui dynamise réellement le jeu. En entrant dans une zone vous pouvez aussi tomber sur des bases ennemies, des stations-services, d’amélioration ou des marchands, des groupes Okkar avec corvettes et chasseurs d’élite, bref c’est très réussi et on aime le résultat !

Un danger naturel plutôt… mortel.

Mourir pour progresser, impossible d’éviter les dogfights

Oui, vous allez souvent mourir, en particulier en début d’aventure : c’est la triste réalité du « die and retry ». Chaque mort vous permet de conserver vos crédits que vous avez – durement – gagné au combat ou en exploration. Vous conservez vos plans récupérés, le reste se perd dans le néant (même si une amélioration de votre vaisseau permet de récupérer la carcasse). Jouer à EVERSPACE c’est accepter les sanctions punitives, vous ferez mieux la prochaine fois. Une philosophie qui ne conviendra pas à tous les joueurs. On découvre aussi un brin de l’intrigue en recouvrant la mémoire, partie après partie, au fil de nos rencontres avec les autres combattants mais aussi en avançant de secteur en secteur. Et oui, à chaque fois que vous voulez changer de niveau, vous devrez utiliser le saut-lumière pour avancer au prochain. Attention, un saut-lumière nécessite du carburant, et un manque de carburant peut causer votre mort. Une carte des secteurs vous sera très utile car elle montre quels sont les choix de navigation à votre disposition. Améliorez votre carte pour voir où sont les points d’intérêts comme les stations services pour se ravitailler en carburant ou les marchands pour acheter, vendre ou échanger des items.

Dans une partie, vous trouverez de nombreuses ressources en vol ou bien à la mort de vos ennemis : gisements à exploiter, réserves de gaz à piller, coffres à ouvrir, nanorobots… Vous pouvez échanger ces ressources chez le marchand ou bien les utiliser pour construire ou améliorer vos équipements. Quant aux crédits, ce sont les choses les plus importantes à récupérer puisqu’ils permettent d’avoir de nouvelles capacités ou bien de s’acheter un nouveau vaisseau : vous les gardez même après votre mort.

Améliorer son épave coûte que coûte

Un arsenal au choix mais peu varié dans l’ensemble

Que serait un jeu de combat spatial sans arme ? EVERSPACE déçoit un peu sur ce point : il y a à peine quelques armes différentes, on peut les compter sur le bout des doigts. On peut trouver des versions améliorées (MKII, etc.) d’armes qu’on possède déjà via des mods et plan. Le jeu vous propose en revanche de vous équiper d’une arme quand bon vous semble : on commence à la mitrailleuse gatling, puis on s’en débarrasse pour tirer aux lasers, et plus tard pour des armes cinétiques téléguidées… Il y a aussi des armes et objets secondaires comme les boucliers, réducteurs/amplificateurs de dégâts, des missiles, des mines ou bien l’ARC-9000, arme la plus dévastatrice du jeu. Il faut quand même nuancer, ROCKFISH Games ne veut pas que vous vous sentiez invincible, le ratio dégâts-vie est bien équilibré. Bien sûr, les dogfights sont répétitifs mais c’est toujours aussi plaisant à jouer, même des dizaines de parties plus tard.

L’ARC-9000 vs Corvette Okkar : combattre avec parcimonie

Pour survivre dans EVERSPACE, vous devrez utiliser tous les moyens à votre disposition : maîtrise de la jauge d’accélération, alterner déplacements latéraux et changements d’altitude, éviter de vous cogner trop fortement contre des astéroïdes sous peine de dégâts critiques… Au total, vous avez trois vaisseaux pour trois styles de jeu différents : l’un plus orienté vers une approche lourde (coûte $ 10 000), un autre plus pour un style de combat rapide mais a moins de vie (coûte $ 10 000) et notre vaisseau de base qui fait l’équilibre entre les deux. Bien sûr, aucun n’est meilleur qu’un autre, tous ont des avantages et défauts. A vous de choisir celui qui vous convient et qui vous permettra d’arriver au bout du jeu. Chaque vaisseau peut être amélioré selon votre envie : plus de vie, nouvelles fonctions, plus de slots d’outils…

Vaisseaux, armes, tout est au choix !

La guerre galactique est sanglante, à vous d’intervenir !

Les ennemis sont extrêmement coriaces : ils sont vifs et arrivent à vous détecter à plusieurs kilomètres selon la frégate (explorateur, drone, vaisseau cargo, combattant d’élite…) en vous imposant soit de fuir, soit de combattre. En combat, ils savent se défendre, effectuer des manœuvres comme esquiver des roquettes, protéger leur base ou même attaquer des bases minières, des vaisseaux marchands… On regrette parfois que l’IA soit poussée un peu trop loin dans ses retranchements : il arrive que certains ennemis se jettent en duel contre un vaisseau marchand, clairement supérieur en force d’attaque qu’eux. Des situations inattendues à chaque partie en résumé, excellente chose !

Transporteur d’élite protégé par des drones, un beau challenge !

On rajoute à cela des défenses de bases particulièrement réussies : les tourelles ennemies sont placées à des endroits stratégiques, ajoutez à cela des mines et bouclier d’énergies à désactiver, des portes fermées nécessitant une clef d’accès et vous avez d’énormes challenges qui se dressent face à vous !

Hacking, infiltration, la guerre est là…

Si vous êtes détecté dans une base hors-la-loi ou Okkar, ceux-ci rappliqueront en vitesse. « Alerte rouge, force Okkar en approche » : un message bien effrayant mais qui rend l‘expérience du joueur encore plus immersive. Bien sûr, qui dit défi de taille dit aussi loot en conséquence. En effet, lorsque vous entrez dans une base ennemie, un bon nombre de caisses et d’équipements rares s’y trouvent, un bon moyen de récompenser les efforts du joueur face à la difficulté du jeu et du comportement de l’IA !

Un vrai jeu d’esquive face aux tourelles !

ON A AIMÉ
+ La simulation spatiale orientée « arcade » : vaisseaux, boucliers…
+ L’intrigue est intéressante et donne envie d’avancer de secteur en secteur
+ Une ambiance renforcée par les décors, effets de lumière, sons, explosions…
+ La génération aléatoire des environnements : très réussi !
+ Le côté loot, die, retry très bien exploité : difficulté, armes, plans, upgrades…
+ L’IA fait parfois des choix… inattendus !

ON A MOINS AIMÉ
La bande-son qui peut s’améliorer
Pas adapté aux néophytes de dogfights
Bestiaire d’ennemi/armes/vaisseaux relativement limité
Difficile de lire les sous-titres en plein combat

EVERSPACE met la barre très haut en combinant des mécaniques de combat spatial se rapprochant d’un Elite Dangerous et die/retry d’un Hotline Miami. On retrouve aussi des mécaniques de gestion d’armes, de ressources et de bouclier/défense dignes d’un Faster Than Light. Vous ne gardez que vos crédits à votre mort et perdez tout votre inventaire, très punitif donc. Mais la véritable force d’EVERSPACE est de pouvoir nous embarquer dans une aventure, où victoire après victoire, dans un univers généré aléatoirement – et donc rempli de surprises différentes à chaque partie – on apprend davantage sur l’histoire du pilote qu’on incarne. L’IA est bien pensée et saura se défendre, appeler des renforts, contre-attaquer, les forces neutres envers vous sont parfois hostiles envers les pirates… On ressent de vraies interactions. Une expérience qu’on recommande fortement, à vivre en pleine immersion, mais attention au surmenage, évitez de vous forcer à jouer si les mécaniques punitives du jeu ne vous conviennent pas. Un mode hardcore pour les plus téméraires est disponible en parallèle de votre partie principale. Les fans du genre peuvent opter pour l’extension EVERSPACE™ – Encounters disponible pour 9€99, qui rajoute de nouveaux personnages scénarisés, un vaisseau de joueur flambant neuf et des cargaisons de nouveaux équipements, ennemis additionnels et bien plus.

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