Hitman 3 : l’ultime création très convaincante du maître de l’assassinat

N’importe quel combat a une fin, même celui de l’assassin chauve le plus connu de tous les temps. Ainsi, la trilogie “World Of Assassination“ – qui nous embarque dans les missions de l’agent 47 – s’achève pour de bon dans Hitman 3. Sorti le 20 janvier sur Stadia, le dernier épisode de la trilogie nous plonge dans six nouveaux terrains de jeu dont les destinations avaient été révélées et après avoir appris aussi comment IO Interactive arrive à gérer les PNJs des environnements du jeu avec leur moteur graphique Glacier, on comprend que les développeurs réussissent à laisser une liberté totale au joueur. Votre contrat, vos cibles mais tellement de moyens d’arriver au but ! On avait reproché le manque de profondeur de Hitman 1 et 2, qu’en est-il de Hitman 3 ? Le précédent épisode laissait un avant-goût plutôt prometteur de la suite des évènements : l’agent 47 fait désormais profil bas avec pour seul objectif de détruire Providence, au risque de se confronter à son ex-employeur : l’ICA. Enfilez votre costume, spoiler alerte activée !

Pour rappel, n’hésitez pas à (re)lire nos tests du premier épisode et du second épisode de la trilogie World Of Assassination où vous trouverez davantage de détails sur Hitman 1 et 2.

Le chapitre final de la trilogie, convaincant et réussi avec brio !

La plus grosse innovation de ce dernier épisode réside dans le scénario, bien plus sombre et mature que celui de Hitman 1 et 2. Pour faire simple, l’agent 47 a quitté l’International Contract Agency alias l’ICA pour une bonne raison : l’agence est corrompue par Providence, un organisme malveillant qui cherche à dominer le monde. Nous avions réussi à capturer leur machiavélique chef, le Constant, dans Hitman 2. L’agent 47 et son frère de cellule, Lucas Grey, veulent se venger de toutes les expériences qu’ils ont subi étant enfant dans un asile de Roumanie, et continuent leur guerre contre Providence même si cela implique de se battre contre l’ICA. Diana Burnwood et le Constant seront au cœur de Hitman 3. Un scénario qui se révèle surprenant et très convaincant, une belle surprise !

A noter pour les plus curieux, la dernière mission de Hitman 3 se joue en Roumanie, là où a commencé la création du sujet 47. La boucle semble bouclée ! Rassurez-vous, si vous ne comprenez pas tout, il y a un résumé de l’intrigue de la trilogie World Of Assassination juste avant la première mission de Hitman 3.

Un level-design se basant sur des thématiques prenantes

Une technique irréprochable pour Hitman 3 ? En tout cas, les six destinations sont toutes différentes et donnent un effet « grosse claque » visuellement ! Pas de raytracing à l’heure où sont écrites ces lignes mais on peut se poser la question quand on voit les magnifiques jeux de lumières, la beauté des environnements, rien à dire là-dessus, c’est très joli. Hitman 3 nous embarque à Dubai dans le building le plus haut du monde dès le début du jeu avec un accent sur la haute sphère sociale, une autre fois à Chongquing, dans laquelle on voit bien que les plus gros secrets sont cachés juste nos yeux. Grâce à tous les détails apportés sur les décors comme des passages secrets, des portes dérobées, bureaux cachés, on arrive à comprendre qu’on est loin d’avoir tout découvert. C’est donc très réussi, IO Interactive sait quoi montrer au joueur. Si vous avez acheté l’édition Deluxe, vous avez accès aux commentaires du réalisateur du jeu, qui explique comment tel niveau a été conçu, chose très appréciable.

Beaucoup de détails feront sourire les plus connaisseurs des précédents épisodes. On retrouve beaucoup de références qui font allusions aux évènements de Hitman 1 et Hitman 2, en particulier la première mission avec Lucas Grey. Il arrive que certains PNJs évoquent la mort d’anciens partenaires de Providence qui ont perdu la vie dans Hitman 2 par exemple. Un atout majeur pour l’immersion !

Des rappels aux précédents épisodes :
tout est lié !

Des sandbox maîtrisées : une ode à l’exploration

C’est ce qu’avait promis IO Interactive : des niveaux gigantesques, typés sandbox et rempli de centaines de PNJs différents, grâce à leur moteur graphique Glacier. Et bien on est pas déçu ! C’est même hallucinant, en particulier dans la boîte de nuit de Berlin, le nombre de PNJs affichés à l’écran ! On remarque qu’ils ont tous des gestuelles plus ou moins différentes. Rien à ajouter, la promesse des 300 PNJs en un seul niveau est largement tenue par les équipes d’IO Interactive ! Quelque soit la destination, l’agent 47 parcourt de véritable sandbox avec une certaine verticalité. C’est une des choses qui saute le plus à la figure lors de la première mission à Dubai : le joueur est très souvent amené à trouver un chemin en hauteur, qui traverse les différents étages du niveau (certains peuvent aller jusqu’à neuf étages !).

Le moteur graphique Glacier fait des merveilles

La liberté d’approche est toujours au centre du fonctionnement de Hitman 3. Chose nouvelle, vous pouvez débloquer des raccourcis permanents à des zones d’un niveau en étant du bon côté de la porte. Plutôt pratique car cela évitera de refaire tout le niveau la prochaine fois. Et puis IO Interactive casse littéralement les codes de la trilogie dans la dernière partie de Hitman 3, en optant pour un retour au système linéaire d’un niveau-couloir, afin de mieux se focaliser sur l’histoire… Hitman c’est aussi une jouabilité bien connue pour être supérieure à la durée de l’histoire principale. En effet, comme les précédents épisodes, vous gagnez de l’expérience à chaque partie, et vous pouvez donc monter en progression dans chaque mission, ce qui débloque de nouvelles armes et situations inédites.

Vous avez aussi des exploits, défis, succès et intrigues à faire pour avoir le meilleur score possible et compléter un niveau à 100%, de quoi s’occuper pendant des heures. Pour ceux qui aiment le challenge, il y a toujours le mode Contrats et le mode Sniper, qui permettent de voir le côté sandbox du jeu sous un autre angle, ainsi que quelques missions secondaires.

L’appareil photo renouvelle un peu le gameplay

Une des nouveautés qu’on prend vite en main dès le début du jeu n’est d’autre que l’appareil photo. Un accessoire à double fonction : vous pouvez l’utiliser en tant que mode Photo – avec zoom capable d’aller jusqu’en x4, paramètres de profondeur de champ, et quatre filtres différents à votre disposition – mais aussi en tant que scanneur, vous permettant de hacker des portes d’identification, scanner des renseignements qui vous seront utiles par la suite, ouvrir des fenêtres verrouillées électroniquement… Très bien amenée, cette nouveauté ajoute un certain vent de fraîcheur sur le gameplay, par rapport à Hitman 1 et 2. Certes ce n’est pas un changement majeur non plus mais on sera forcé de l’utiliser à plusieurs reprises, et elle est très bien intégrée aux situations, et l’avoir en main devient rapidement un réflexe. Une utilisation particulière de la caméra portable qu’on a le plus aimé reste celle dans le manoir de Thornbridge, lorsqu’on devient détective, avec tout un meurtre à résoudre à la Cluedo, très immersif.

Et puis, parlons plus en profondeur du gameplay. Rien ne change de plus par rapport aux précédents épisodes. Il y a toujours le principe de trouver des armes et costumes afin de vous infiltrer dans les zones sécurisées. On retrouve le système de fouille des gardes, les caméras de sécurité mais agréable surprise dans la ville de Chongqing, il y a des drones-caméra à la Cyberpunk, plutôt réussi. Il n’empêche que l’IA est toujours la même : un ennemi est parfois peu réceptif s’il se passe quelque chose à côté de lui, d’autres fois un peu trop sensible… Rien n’a changé, et c’est pareil pour les PNJs, parfois sourds même en cas de coup de feu, parfois trop sensibles… Quelques bugs aussi, comme un PNJ mort qui tremble encore, un autre qui a les jambes coincées dans une barrière, rien de grave mais surprenant.

Une cible sourde, ce qui lui vaut… la mort.

Partager facilement ses contrats avec le State Share

Fonctionnalité existante seulement sur la plateforme de cloud-gaming de Google depuis le 20 janvier, date de sortie de Hitman 3, elle permet à n’importe quel joueur de partager son « état dans le jeu » : point de départ, armes, costumes et objectifs peuvent être repris par un autre joueur possédant le jeu, plus d’explications dans nos articles à ce sujet. On a pu tester le State Share sur Hitman 3 avec les membres de notre Discord. Plutôt limité dans le sens où on doit commencer la mission du début et pas à un moment précis, qu’il n’y a pas de description précise, le State Share reste un gadget à l’heure actuelle. Certes un gadget utile puisqu’on peut l’utiliser sur un screenshot ou une capture vidéo et donc le partager très facilement. Cela fonctionne à merveille, j’ai pu partagé – en un clic – mon « état de jeu » de la première mission de Dubai, en ayant changé le point de départ, modifié les armes portées par l’agent 47, ajouté une cachette de contrebande… Si vous possédez Hitman 3 sur Stadia, essayez donc ce lien !

State Share : très utile pour partager vos « états de jeu » !

ON A AIMÉ
+ Cette magnifique conclusion : l’agent 47 lâche un sourire !!!
+ Diana Burnwood, Olivia, Lucas Grey autant mis en lumière que l’agent 47
+ La mise en scène et des cinématiques très, très, très, convaincantes !
+ Un level-design toujours conçu avec une grande profondeur
+ Les nouveautés du gameplay : caméra photo/scan, State Share
+ La rejouabilité offrant des dizaines d’heures de jeu
+ Une maîtrise de la formule sandbox qui laisse beaucoup de liberté

ON A MOINS AIMÉ
Quelques soucis de collision et les ennemis qui tirent à travers les murs…
Un ou deux bugs avec la caméra portable (textures floues, enlever HUD)
Les problèmes récurrents de connexion aux serveurs en ligne !

Que dire de cet Hitman 3… On s’attendait à un épisode de plus, qui suit la lignée de Hitman 1 et 2, sans grosse nouveauté. Et bien quelle surprise ! IO Interactive a réussi à créer un scénario renversant, digne d’un film d’action du même genre, et qui tient en halène jusqu’à la fin ! On sent le gros travail apporté sur l’amélioration du lien entre les missions du jeu et l’intrigue générale de la trilogie, c’est une grosse réussite. Et puis Hitman 3 c’est aussi et toujours un chef d’œuvre vidéoludique, où l’assassinat est loin d’être la seule ligne directive. Le jeu vous propose de nombreux moyens de remplir les objectifs d’une mission et vous guide via le système d’intrigues. De nombreuses possibilités s’ouvrent à vous en utilisant la nouvelle caméra, un ajout de plus qui renouvelle avec succès le gameplay ! Vous pouvez défier vos amis en partageant vos missions via le State Share, qui fonctionne à merveille. La trilogie World Of Assassination se termine sur une note à la hauteur du travail des équipes d’IO Interactive : une technique qui se veut solide (moteur graphique Glacier), une intrigue très convaincante, beaucoup de peaufinement sur le gameplay, la richesse des sandbox, des dizaines d’heures de jeu en plus avec les défis, succès et les modes Contrat/Sniper bref le dernier épisode de la trilogie conclut avec brio cet arc narratif de la licence Hitman. L’agent 47 peut prendre des vacances bien méritées !

Un grand merci à LU6.1 pour nous avoir permis de tester le jeu !

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